1. « Laissez-moi me présenter… »
La faute au stress, sans doute : pour vous donner une contenance, vous proposez de prendre les choses en main d’entrée et de dérouler votre CV. Erreur ! « Il faut se méfier de sa première impression », rappelle Aude Roy. Cette consultante en image et posture professionnelle invite justement les candidats à écouter avant de prendre la parole. « Plutôt que de réciter une présentation convenue, il vaut mieux laisser la direction de l’entretien au recruteur. La règle d’or est de ne jamais oublier l’autre. Sinon il risque de commencer avec une mauvaise impression, parfois même sans savoir pourquoi. »
2. « C’est le job de mes rêves, je ne ferai rien d’autre ! »
Vous êtes motivé, c’est bien. Mais gare à ne pas abuser des superlatifs. « Tout excès ne contribue pas à rassurer », analyse Yves Maire du Poset, auteur du livre Réussir votre entretien de recrutement. Ce coach suggère des propos plus nuancés pour entretenir l’intérêt du recruteur. « De même, si on vous pose la question, laissez entendre que vous avez d’autres pistes mais que ce poste vous intéresse le plus. »
3. « Dites-m’en un peu plus sur votre entreprise… »
À l’inverse, il est tout aussi dangereux de mal formuler son intérêt pour l’entreprise où l’on postule. « Poser des questions vagues, creuses ou hors sujet sur l’entreprise est contre-productif et donne l’impression qu’on a envoyé son CV par hasard, commente Hervé Bommelaer, auteur du guide Décrocher un nouveau poste. Le consultant en outplacement recommande aux contraires aux candidats de s’intéresser à l’actualité de l’entreprise pour poser, si besoin, quelques questions pertinentes.
4. « J’avais fait le tour du poste »
L’interrogation est naturelle. Un recruteur vous demandera souvent pourquoi vous avez quitté votre dernier emploi. Vous aviez fait le tour de la question ? Même si le sentiment est humain, attention à la façon de le formuler. « Pour lui donner envie de poursuivre avec vous, mettez donc plutôt du positif dans la forme, même si le fond ne l’est pas », prévient Yves Maire du Poset. Autrement dit, plutôt que de lâcher « Au bout de deux ans, j’avais fait le tour du poste », répondez « J’ai atteint les objectifs que je m’étais fixés au bout de deux ans et j’aspirais alors à un nouveau challenge. »
5. « Il y a une bonne mutuelle ? »
Ce n’est pas la première question que vous posez, bien sûr, mais gare au mauvais timing. « Ce qui est important, c’est de respecter l’exercice de vente qu’est l’entretien, rappelle Pierre-Emmanuel Dupil, Directeur Général du cabinet Michael Page. Or cet exercice se déroule « en entonnoir ». C’est-à-dire qu’il ne faut pas parler des aspects matériels et financiers d’une offre tant qu’on n'a pas évoqué la question des valeurs, de l’organisation, des parts de marché, de la performance, de la dynamique globale de l’entreprise, de la construction du service, etc. »
6. « Pour tout vous dire, mon ancien patron était un vrai… »
Enfin, reste à rappeler une ultime recommandation. « C’est évident qu’il ne faut pas dire de mal de son ancien employeur », poursuit Pierre-Emmanuel Dupil. Même en fin d’entretien et même si on se sent en confiance, le candidat doit rester intransigeant. « Car il y a un transfert qui se fait entre le nouveau et l’ancien employeur car vous vous quitterez aussi forcément à un moment ou un autre. On se dit que si on recrute cette personne, peut-être qu’elle tiendra le même discours au moment de quitter la société… »
Céline Chaudeau © Cadremploi.fr