Paons et dragons parmi les ors de Versailles

Louis XIV, qui règne de 1661 à 1715, met Versailles à l'heure chinoise. Sous couvert d'un échange scientifique de haut vol avec des jésuites envoyés en avant-coureurs, la France apprendra à connaître cet Extrême-Orient si différent qui la fascine. Au fil d'une attraction mutuelle, mêlée d'admiration, entre le Roi-Soleil et l'empereur Kangxi, son contemporain, les liens se resserrent.

Ses successeurs sur le trône, Louis XV et Louis XVI, n'en font pas moins. Voilà cent ans de relations privilégiées de la cour française avec l'empire du Milieu, mis en scène dans les anciens appartements de M^me de Maintenon, remeublés pour l'occasion au goût de Pékin – avec tapisseries, panneaux peints, vases, cartes, manuscrits, ouvrages rares, portraits, laques, etc. Une belle découverte, car cet engouement méconnu était, surtout, réservé à la sphère privée.

« CETTE MAISON DE PORCELAINE »

L'exemple du Trianon de porcelaine bâti par l'architecte Louis Le Vau en 1670 pour abriter les amours de M^me de Montespan et du roi – elle lui donna sept enfants – en témoigne. « Ce bâtiment eut une immense postérité dans les très nombreux pavillons édifiés dans les jardins anglo-chinois d'Angleterre, d'Allemagne, de Suède ou encore de Russie », note Marie-Laure de Rochebrune, conservateur aux châteaux de Versailles et de Trianon et commissaire de l'exposition.

De « cette maison de porcelaine », dont parle Saint-Simon, au toit couvert de faïences bleu et blanc « en façon de Chine », trop fragile pour dure...

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