• « Autour d’un pot » : la parole autour du slam, du conte et de l’humour

    Dadobo Kréativ initie « Autour d’un pot ». Le souffle zéro de ce nouvel espace culturel était donné le vendredi 05 juin dernier au Jardin Botanique et Zoologique Pr. Emerile Edouard Adjanohoun de l’Université d’Abomey-Calavi – UAC –.

    Le nouveau concept artistique « Autour d’un pot » de l’association culturelle Dadobo Kréativ a connu son premier élan, le souffle zéro, ce vendredi 05 juin 2015 à l’UAC avec une partie consacrée au slam. En dehors de cet art, l’initiative donnera la parole aux conteurs et humoristes de manière rotative dans les numéros à venir.

    Cinq rubriques pour une partie dans l’espace vert du jardin botanique et zoologique de l’UAC. C’est ainsi que se présente ce nouveau cadre de partage interactif de la parole que propose Mickael Todégo et les siens du Dadobo Kréativ. Tour à tour, « Autour du pot » se décline devant le spectateur en des séquences dynamiques : « Levée du rideau », « Revue de troupe », « A la une », « Point vers/coin vert », « La voix au vers ».

    Dans sa configuration, le concept est un rendez-vous de libération de la parole dans ses natures les plus diversifiées. Pour Mickael Todégo, l’initiative est une offre qui met les « arts de la scène dans une version plus intimiste, plus rapprochée du public ». Ainsi, en plein cœur de cet espace vert de l’université, dans un souci de retour à la nature dans un monde de la technologie envahissante, les organisateurs convient de jeunes spectateurs en priorité autour d’une boisson pendant qu’ils vont à la rencontre des trois formes artistiques retenues. En clair, ils voyagent à travers les mots tissés des slameurs, la dérision des faits de société et politiques à travers l’humour, les sagesses et enseignements des contes.

    En face, à travers une rubrique telle que « La voix au vers », le public est aussi appelé à dire sa parole, ses « mots face aux maux de la communauté » comme le laissent entendre les initiateurs. Au-delà, ce cadre est le lieu d’une certaine éthique qui éduque à la phytothérapie « parce qu’il y aura une plante, un arbre à découvrir à chaque numéro » explique Mickael Todégo. « Une plante parce que nous souffrons de maux et ce n’est pas seulement la parole qui guérit, les vertus médicinales de la flore ne sont pas à négliger », insiste-t-il. Pour ce premier rendez-vous du 05 juin, était à l’honneur pour ce vœu le Dialium Guineensé, le tamarinier noir donnant le fruit appelé « Asonsuwen » en fon au Bénin.

    Sur un air de blues fait sur clavier et saxophone, d’autres artistes passeront à l’image de leurs pairs du souffle zéro tel que Hagbè Gopal Das. Mensuel pour ses débuts, « Autour d’un pot » passera à sa maturité à un événement bimensuel, a précisé le principal organisateur.


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  • Festivités culturelles annuelles de Kétou (FCAK) 2014

    Les manifestations sous le signe de l’unité

     

    Comme chaque année depuis quatre ans, les filles et fils de Kétou ont célébré les Festivités culturelles annuelles de leur localité pour magnifier, pour le compte de la 4ème édition cette année, la richesse de leur patrimoine culturel, culinaire, touristique et historique. Les manifestations ayant démarré depuis jeudi 29 mai et pris fin dimanche 1er juin, ont été officiellement lancées, samedi 31 mai dernier, par Jean-Michel Abimbola, ministre de la Culture, et fils du terroir. C’était à la place du Centenaire et sous le signe de l’unité..



    Par Alain ALLABI



    Kétou vibre sous le rythme deses Festivités culturelles annuelles. Les filles et fils Nago, Mahi et Holli de cette commune, vêtus du pagne choisi pour l’édition 2014 ont pris d’assaut la place du Centenaire afin de célébrer leurs valeurs culturelles communes, expression de leur appartenance à une même communauté.
    Avant de rallier la place du Centenaire, la population a déjà effectué, tôt le matin, la marche « Iranti » à destination de Okpomèta, un lieu réputé pour être cet endroit où le tout premier roi de Kétou étancha sa soif. Après cette randonnée pour revisiter l’histoire, la population a rejoint quelques heures plus tard, la place retenue pour les réjouissances populaires des festivités qui ont commencé par la mise en terre d’un plant d’iroko par Sa Majesté le roi Aladé Ifè de Kétou, suivie de ses bénédictions.

    Caractère rassembleur de la fête

    Dès lors, plusieurs personnalités se sont succédé au pupitre pour mettre l’accent sur le caractère rassembleur et unificateur de la culture. Tour à tour, Ramanou Yessoufou, président de l’Union des associations de développement de Kétou (UADK), Maurice Dieudonné Adjahi, président du Comité d’organisation, ont vanté la richesse du patrimoine culturel de leur cité. Selon M. Adjahi, les festivités visent à permettre aux populations de valoriser leur culture et de développer le tourisme avec ses retombées socio-économiques. Quant aux ambitions des festivités, il précisera qu’elles sont relatives, entre autres, au recensement et à la valorisation des sites touristiques de la commune, à l’aménagement des voies d’accès auxdits sites, à la promotion des rythmes et danses, à la valorisation de l’art culinaire kétois, à la réalisation d’infrastructures.
    Au nom du maire, c’est son 2ème adjoint, Dominique Oyékan, qui interviendra. A son avis, l’ethnie qui néglige sa culture est morte. Abondant dans le sens des ambitions, il a dévoilé quelques projets du Conseil communal en faveur de la culture. Entre autres, il a indiqué que le conseil a prévu dans son budget 2014, la construction d’un centre d’exposition des objets d’art sur la place du centenaire, la construction d’un plateau d’animation toujours sur la place du Centenaire.
    Sans la culture, pas de développement, fera observer Badarou Osséni, préfet de l’Ouémé-Plateau qui comparera le peuple de Kétou à un arbre dont la culture constitue les racines.

    Eviter à tout prix la politisation

    Les festivités le convainquent de l’importance de la culture comme vecteur de développement et surtout d’unité. Et cette harmonie qui sonne la grande mobilisation n’est pas restée sans le séduire. C’est pourquoi il a souhaité que ce festival dure dans le temps. A cet effet, il a mis les populations de Kétou en garde contre la politisation de cette noble initiative. «La culture rassemble tout le monde parce qu’elle n’a pas de couleur politique», a souligné le préfet.
    La même observation sera faite par le ministre Jean-Michel Abimbola qui a estimé que la présente édition revêt un cachet particulier. Cette particularité réside dans la forte mobilisation qu’il a beaucoup saluée. Mais cela ne doit pas étonner quand on sait que Kétou est une cité où cohabitent en parfaite harmonie depuis des lustres plusieurs groupes socio-culturels dont les Nago, les Mahi et les Holli. « Kétou est une entité pluriethnique avec des spécificités ethniques qui coexistent et s’enrichissent mutuellement», a relevé Jean-Michel Abimbola. Pour lui, ce festival lui donne la preuve que la culture a la faculté de rapprocher mais que hélas parfois la politique divise. Profitant de l’occasion, il a évoqué d’anciens et nouveaux chantiers du ministère tels que la clôture du palais royal de Kétou, la prochaine construction de la maison des arts et de la culture de Kétou, la clôture de la future maison du guèlèdè dont la commune est le berceau, la construction des kiosques pour les artisans de Kétou, la réhabilitation du Akaba Idéna pour que le processus de son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO soit amorcé, etc.

    Manifestations populaires

    Après la série des allocutions, le roi et le ministre accompagnés des personnalités politiques de la localité ont visité les divers stands installés pour exposer les produits du patrimoine culturel et autres de Kétou. Ce qui a laissé place aux réjouissances populaires faites d’animation et de dégustation des mets locaux. Dans la soirée, plusieurs activités récréatives ont tenu en haleine les populations telles que les contes et la prestation de l’artiste Willi Mignon et des artistes locaux.
    Le dimanche 1er juin dernier les manifestations se sont poursuivies avec la mise en terre de plants pour coller à l’actualité de la Journée nationale de l’arbre sous la supervision du maire Salami Osséni. Cela a été suivi de la pose de la première pierre de la construction de 10 aires de séchage du lafou(cossette de manioc) au profit des femmes de Bolorunfè. Enfin, la finale du tournoi de football dénommé coupe FCAK 2014 opposant l’équipe de l’arrondissement de Kétou à celle d’Adakplamè a mis un terme aux FCAK 2014. Au coup de sifflet final, c’est l’arrondissement de Kétou qui a pris le meilleur sur Adakplamè sur un score de 4 buts à 1, remportant ainsi la coupe.

     

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  • Succession au trône de Nikki

    Déjà la veillée d’armes au niveau des dynasties !

     

    Alors que les dernières cérémonies coutumières, suite au décès de son altesse Séro Kora III, 39e roi (ou empereur) de Nikki, se poursuivent encore, les regards sont déjà tournés vers sa succession. Et pour cause, les dynasties se bousculent déjà pour positionner leurs candidats.



    Par Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori



    L’heure n’est pas du tout au repos au niveau des états-majors des potentiels candidats pour la succession au trône de Nikki vacant depuis le décès, samedi 12 avril dernier, de son altesse Séro Kora III après 22 ans de règne. A la faveur d’une séance de travail tenue samedi dernier au sujet des dernières cérémonies coutumières, sous la houlette du premier ministre du roi défunt, Sina Dounwirou qui gère les affaires courantes, une cinquième dynastie qui avait régné mais oubliée depuis longtemps, s’est annoncée pour la course au trône. Il s’agit de la dynastie des Sannè Karawé dont sont issus le 4e roi de Nikki : Séro Baguiri, le 10e : Kpé Souméra I, le 17e Baguiri Sinawé. Depuis, ils n’ont plus accédé au trône qui est partagé en alternance jusque-là par les quatre dynasties Lafiarou, Gbassi, Makararou et Korarou dont est issu son altesse Séro Kora III. Selon l’ordre de succession établi entre ces dernières, c’est au tour maintenant des Lafiarou d’accéder au trône, eux qui sont reconnus pour leur témérité et leur courage légendaires. Ce que certains considèrent comme «une intrusio » et d’autres comme «un réveil tardif» des Sannè Karawé, annonce une bataille très rude pour la succession de Séro Kora III, dans la mesure où une cinquantaine de noms de probables candidats provenant de toutes les dynasties, circule déjà. En 1992, 31 candidats au total s’étaient présentés.Pour rappel, les dynasties du royaume de Nikki portent les noms des localités d’origine des cinq femmes de Zimé Dodia, troisième roi de Nikki : trois Boo, une Baatonou et une Haoussa.A noter que le 40e roi de Nikki sera désigné bien après les dernières cérémonies funèbres du roi prévues pour les 25 et 26 juin prochains. L’élection qui sera dirigée par le premier ministre du roi, sera faite par une dizaine de chefs de canton et le collège des ministres d’une trentaine de membres. Ce collège de têtes couronnées, sages et notables de la lignée royale choisira parmi les candidats valables, notamment barbus (en signe de sagesse), orphelins de mère, détenteurs d’étriers de cuivre, ayant subi la cérémonie rituelle ‘’Kayéssi’’ de rasage, d’authentification et de baptême des princes Wassangari, sous la houlette de la reine Gnon-kogui à la Gaani. En effet, conformément aux coutumes et aux traditions, les critères d’inaptitude à la candidature au Royaume de Nikki définis avant l’intronisation de Séro Kora III en 92, sont nombreux. Ne peut faire acte de candidature au trône, celui dont la mère vit encore ou qui est un jumeau ou dont le père, le grand-père ou l’aïeul n’a pas régné. Aussi, n’est-il pas admise la candidature des personnes atteintes d’infirmité, ayant des cicatrices de variole, imberbes, gauchères ou déséquilibrées mentalement. Les prétendants au trône ne devront pas avoir de scarification sur le corps. Ainsi donc, toute personne victime d’une attaque de panthère qui laisse des traces cicatrisées, balafrée sur une ou les deux joues, n’est pas autorisée à se présenter.

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  • Nonvitcha 2014

    Xwla et Xwéla célèbrent pour la 93è fois leur fraternité

     

    Dimanche 8 juin, jour de la Pentecôte. Pour les chrétiens, c’est le jour où les disciples de Jésus-Christ ont reçu l’onction du Saint esprit pour accomplir toutes choses en son nom. Au Bénin et plus précisément dans la commune de Grand-Popo, ce même jour est vécu comme celui des retrouvailles et de la fraternité pour les Xwla et Xwéla qui, pour la 93è fois, ont célébré Nonvitcha.



    Par Josué F. MEHOUENOU



    De l’au-delà, Siméon Abalo Loko et Adolphe Gnansounou Akpa ne peuvent que se réjouir, au regard de la diversité des provenances des personnes qui ont effectué, dimanche dernier et comme à l’accoutumée, le déplacement de Grand-Popo pour être du rendez-vous de Nonvitcha. Le rêve nourri par ces deux pères fondateurs de l’association Nonvitcha à cette époque est resté inchangé à ce jour. Dimanche dernier à l’église catholique Saint Joseph de Grand-Popo puis sur la place Nonvitcha, des centaines de personnes sont venues des contrées du Bénin et même de l’étranger pour participer à ce rendez-vous annuel assimilable à un pèlerinage de la fraternité. Tout Nonvitcha se résume d’ailleurs à ce mot et les festivités l’illustrent fort bien.
    ...Inséparable de la Pentecôte D’abord à l’église Saint Joseph, de Grand-Popo, l’évêque de Lokossa, Monseigneur Victor Agbanou a beaucoup insisté sur la similitude entre les deux fêtes qui permettent aux peuples Xwla et Xwéla de se retrouver entre eux, au nom de la fraternité. Se fondant sur des versets tirés des actes des apôtres et de l’évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc, le célébrant  a fait observer que  Nonvitcha est inséparable de la fête de la Pentecôte. «Nous aussi nous sommes venus individuellement d’horizons divers à Grand- Popo pour vivre la fraternité et cela, c’est la force de l’esprit qui nous y a conduits. Ne croyons pas que c’est parce que nous l’avons organisé et que nous l’avons voulu que nous sommes ici. C’est d’abord l’esprit qui l’a voulu. Et pour cela, nous devons rendre grâce toujours au Seigneur. Nous sommes venus pour chanter ensemble l’avenir et c’est cette vision première que les pères fondateurs ont voulue. Il faut que des lieux où nous vivons individuellement, nous sortons de nous-mêmes pour revivre la fraternité ne serait-ce qu’une fois par an », dira par ailleurs l’évêque de Lokossa qui a souhaité « que cette fraternité puisse se traduire par des actes concrets ». 
    « Voyez ! Qu’il est beau, qu’il est grand pour des frères d’être ensemble »
    Deux images fortes permettent de résumer non seulement la célébration de la 93ème fête de Nonvitcha, mais aussi toute l’importance de cette fête. Il y a d’abord, l’évêque Victor Agbanou serrant la main et discutant avec un dignitaire des religions endogènes à la fin de sa célébration. Célébration à laquelle le dignitaire vodoun de Ouidah, Daagbo Hounon a assisté. C’est d’ailleurs là, la deuxième image forte de cette fête qui, dimanche dernier, a mobilisé des centaines de personnes venues d’un peu partout. A elles, se sont joints plusieurs membres du gouvernement, notamment les ministres Aké Natondé, Jean Michel Abimbola, Dorothée Kindé Gazard et Marcel de Souza. Le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago, le président de la Cour constitutionnelle, Théodore Holo et son prédécesseur Robert Dossou, l’ancien Premier ministre Pascal I. Koupaki, Toléba Soumanou, Alexandre Hountondji, le député Eric Houndété et bien d’autres personnalités ont aussi fait le déplacement de Grand-Popo pour vivre ces moments de célébration. «En vous voyant ce matin tous prêts pour la fête, j’ai envie de reprendre la parole du psalmiste qui dit: Voyez ! Qu’il est beau, qu’il est grand pour des frères d’être ensemble», a lancé à leur endroit l’évêque de Lokossa au cours de sa célébration. Une célébration très animée, ponctuée de «Aluwassio» et autres «Assiové», mais aussi de chants et de danses pour célébrer le double évènement du moment, à savoir la fête de Nonvitcha et la Pentecôte. Deux rendez-vous annuels auxquels Monseigneur Victor Agbanou est de plus en plus présent. «Je vous félicite pour cette fidélité et je prie le Seigneur qu’il continue de maintenir vivant cet esprit pour qu’ensemble, nous nous retrouvons et pour qu’ensemble nous pensons le développement de notre pays car, c’est toujours ensemble qu’il faut travailler», a-t-il insisté au cours de la messe qu’il a conduite lui-même aux côtés d’autres co-célébrants. 
    Transmettre les germes de la fraternité
    A l’instar des apôtres qui avaient peur et qui se sont enfermés, mais qui sont sortis avec beaucoup de conviction et de courage pour parler devant la foule des juifs, une fois les langues de feu reçues, l’homme de Dieu a exhorté les frères Xwla et Xwéla, «avec une insistance particulière à l’œuvre collective». Et son message, on peut le dire, a été très bien reçu par l’ensemble de cette communauté. En son nom, le président du Conseil fédéral de Nonvitcha, Paul Irénée Zinsou a promis que «les germes de la fraternité seront transmis» et que cela les préoccupe.
    Une illustration de la fraternité, de la pérennité et de la durabilité
    Comme chaque année, les organisateurs de la fête de Nonvitcha, pour la 93è édition, n’ont pas dérogé à la tradition. Avant le traditionnel pique-nique qui met en branle toute la ville de Grand-Popo, notamment sa plage de cocotiers, le rituel des allocutions à la place Nonvitcha a été respecté. Cette sobre cérémonie qui permet de rappeler les fondements de cette fête initiée depuis 1921 a été faite essentiellement d’allocutions et d’animations. Le maire de la commune de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan dont la commune accueillera les 27 et 28 juin prochains, l’autre pan de cette célébration et André Tchékounnou, représentant les associations sœurs et tout singulièrement l’association Nonvizan, ont insisté sur le côté fraternel de cette fête qui a pour seule vocation de célébrer l’unité dans la diversité. De son côté, le ministre de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme, Jean Michel Abimbola, y voit au-delà de cet aspect et au regard de la dimension nationale et aussi internationale de Nonvitcha, une initiative de développement vieille de 93 ans, à caractère cultuel et culturel. Nonvitcha devient, selon lui, «un espace d’attraction de touristes nationaux et étrangers venant de divers horizons à la quête de la culture et de la connaissance du patrimoine avec pour effet l’accroissement du flux touristique du pays». C’est sans doute pour cette raison qu’il a décidé, il y a trois ans, de l’érection d’une salle des fêtes sur la place Nonvitcha pour faciliter l’organisation des festivités. Malheureusement, l’initiative bat de l’aile, selon Paul Irenée Zinsou et cela, a-t-il dit, n’est pas forcément imputable au ministre. Sauf que le projet actuel serait trop restreint pour contenir la foule que draine Nonvitcha, sans oublier que dans sept ans, cette fête bouclera son centenaire. «Le gouvernement sait que nous œuvrons pour l’unité et la fraternité. Sans cette unité qui débouchera sur la solidarité, il n’y aura pas de développement », a aussi souligné le président du Conseil fédéral qui se réjouit de la perpétuation de cette initiative instituée avant l’indépendance du pays et qui traverse les âges et même les gouvernements tout en se maintenant intacte.

    ...http://lanationbenin.bj/publication.php?pub=6&lign=1081


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  • Rio, la funk au corps

    Suellen Santos et Roberta Petraglia, 16 et 13 ans, danseuses du groupe des Desejadas, après un show dans leur quartier de Pavuna, Zona Norte de Rio, en 2014.Suellen Santos et Roberta Petraglia, 16 et 13 ans, danseuses du groupe des Desejadas, après un show dans leur quartier de Pavuna, Zona Norte de Rio, en 2014. (Photo Vincent Rosenblatt. Steven Kasher Gallery)

     

    Le photographe Vincent Rosenblatt a immortalisé ces fêtes géantes de favelas traquées par la police et en voie de disparition.

    Ces photos de fête et de corps qui se frottent appartiennent déjà à un autre monde. Depuis dix ans, le photographe français Vincent Rosenblatt, installé à Rio, a plongé régulièrement dans les baile funk qui s’organisaient dans les favelas. Des fêtes géantes, dures et codifiées, qui étaient aussi «un moment de circulation important entre favelas, expliquait-il cette semaine par téléphone. On venait y prendre le pouls de la ville, des relations entre hommes et femmes, des guerres de territoire». Et surtout draguer ou danser au son d’une musique qui s’est construite depuis les années 80 en mélangeant des percussions omniprésentes, des grosses basses empruntées au sud des Etats-unis, des improvisations hip-hop salaces et une énergie qui va bien au Brésil, pays jeune, inégalitaire et explosif.

     

    • Mon homme de Rio

      Par Alice Rey

    A voir aussi : Un diaporama sur le travail de Vincent Rosenblatt sur les derniers baile funk de Rio.

    «Il y avait jusqu’à 500 baile funk dans Rio chaque semaine», continue Vincent Rosenblatt, qui est tombé raide devant cette culture autonome venue de la rue, à laquelle il s’est intégré pour en comprendre les codes, gagner la confiance des DJ et des danseurs. «Mais, désormais, le silence règne. Tous ces baile, qui avaient survécu aux problèmes des favelas, drogue ou pas drogue, sont interdits dans les quartiers que le gouvernement a "pacifiés" en y envoyant la police», notamment en prévision du Mondial. Depuis 2007, ces unités spéciales ont en effet le droit d’interdire toute manifestation culturelle qu’elles jugent contraires à la sécurité ou simplement à leurs mœurs. La fête s’est aujourd’hui repliée «dans les derniers baile des Zona Norte ou Oeste, où les funkieros risquent leur vie» pour continuer à faire danser, mais aussi pour entretenir une économie qui s’est créée autour de ces rassemblements électroniques qui attiraient des milliers de personnes. «Parfois, la police se fait payer pour que le baile ait lieu, et la mairie de Rio vient de voter un financement pour soutenir cette musique. Mais sous son contrôle, bien encadrée.»

    Vincent Rosenblatt continue de courir les quelques fêtes qui se glissent dans les interstices de cette reprise en main mal vécue, et de projeter de temps en temps ses photos - l’un des rares témoignages de l’intérieur de cette période faste du baile funk - sur les murs des favelas. La musique, elle, a trouvé des chemins pour continuer à avancer. Les producteurs utilisent YouTube pour se faire connaître «et leurs morceaux sont joués jusque dans les fêtes des gamins riches de Copacabana», où certains s’en saisissent à leur tour.

     

    Sophian FANEN

     

    http://www.liberation.fr/culture/2014/05/30/photos-finish-pour-les-baile-funk-de-rio_1030385


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